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Cancer de la prostate : nouvelles pistes de diagnostic et de traitement

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Dans une étude parue dans la revue Science Advances, les scientifiques mettent en évidence le rôle central de l’activation du facteur d’hypoxie 1 alpha (HIF1a) dans la progression des lésions précancéreuses prostatiques, ainsi que l’efficacité de son inhibition pour ralentir l’évolution des tumeurs. De plus, ils identifient un biomarqueur pronostique de rechutes après prostatectomie. Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour la prise en charge des patients.

Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent et la 3ème cause de mortalité par cancer dans les pays industrialisés (source INCa, 2022). La prise en charge chirurgicale ou par radiothérapie des formes localisées permet la guérison d’un grand nombre de patients, mais peut affecter leur qualité de vie. Cependant, le dépistage par dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique) actuellement utilisé pour le diagnostic ne permet pas de discriminer les tumeurs indolentes des tumeurs malignes. De plus, les thérapies actuelles pour les stades métastatiques induisent de nombreux effets indésirables, et ont une efficacité limitée par l’apparition de résistances aux traitements.

Le cancer de la prostate se développant sur plusieurs décennies, des biomarqueurs permettant d’identifier précocement les tumeurs à haut risque de récidive et des stratégies prévenant ou ralentissant l’apparition de tumeurs agressives permettraient d’éviter des interventions chirurgicales et la résistance aux thérapies actuelles.

Dans cet article, les scientifiques cartographient les différents types cellulaires durant l’évolution des lésions précancéreuses de modèles murins de cancer de la prostate, à l’aide de techniques de pointe permettant de caractériser l’expression génique à l’échelle de cellules uniques. Ainsi, ils mettent en évidence que les glandes prostatiques précancéreuses sont rapidement en manque d’oxygène, conduisant à l’activation du facteur d’hypoxie HIF1a. Ce dernier va moduler le métabolisme des cellules épithéliales prostatiques ainsi que le recrutement de cellules immunitaires, et induire la transformation des cellules épithéliales prostatiques en cellules cancéreuses. De plus, les chercheurs montrent que l’inactivation de ce facteur ralentit l’évolution des tumeurs. Enfin, ces travaux permettent d’identifier TGM2 comme un biomarqueur de risque élevé de rechute après prostatectomie.

Ainsi, cette étude ouvre de nouvelles perspectives pour une meilleure prise en charge des patients atteints de cancer de la prostate.