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Clément Charenton, reçoit le prix Claude Paoletti pour ses recherches sur le spliceosome

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Clément Charenton, chercheur en biochimie et en biologie structurale, reçoit le prix Claude Paoletti de l’INSB le mercredi 9 novembre au siège du CNRS à Paris. Ce prix vient récompenser ses travaux sur la structure d’un complexe de protéines impliqué dans la dégradation des ARN ainsi que sur la structure du spliceosome, la machine moléculaire responsable de l’épissage des ARN messagers.

Le spliceosome, l’enzyme à l’origine de la diversité des protéines produites par l’ADN humain

Comment l’ADN humain, peut-il coder 10 fois plus de protéines différentes qu’il ne possède de gènes codant des protéines ? Voilà la grande question à laquelle Clément Charenton, scientifique à l’IGBMC, tente de répondre. Pour cela, il étudie le phénomène d’épissage réalisé par le spliceosome, processus au cours duquel l’enzyme va exciser des séquences d’ARN inutilisées dans la production de protéines. Cependant, avec un même gène et en fonction des besoins de la cellule, le spliceosome n’élimine pas toujours les mêmes séquences ce qui permet de produire des protéines différentes.

Les recherches de Clément Charenton visent à mieux comprendre comment le spliceosome réalise l’étape d’épissage de manière extrêmement précise, tout en montrant une grande souplesse dans sa spécificité. L’objectif est notamment d’isoler le spliceosome humain au moment où il reconnait les séquences à éliminer afin d’étudier sa composition chimique ainsi que sa structure.

Selon certaines estimations, environ un tiers des maladies génétiques humaines seraient liés à des perturbations lors de l’étape de l’épissage des ARN messagers par le spliceosome. Mieux connaitre cette étape complexe de l’expression des gènes permettrait donc de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques comme cela a été récemment le cas pour l’amyotrophie musculaire spinale.

 

Clément Charenton, chercheur pluridisciplinaire spécialisé en biochimie et biologie structurale

Clément Charenton est un biochimiste et biologiste structural étudiant le métabolisme des ARN eucaryotes. Pendant sa thèse à l’École Polytechnique sous la direction de Marc Graille, il a exploré les mécanismes moléculaires de dégradation de la coiffe protectrice des ARN messagers. Il a ensuite intégré l’équipe de Kiyoshi Nagai au MRC-LMB (Cambridge RU), pour un postdoctorat portant sur les mécanismes d’épissage des ARN par le spliceosome. En 2021, Clément rejoint le CNRS en tant que chargé de recherches au sein de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), à Illkirch-Graffenstaden.

Représentation de la structure du spliceosome humain, composé d’assemblages de protéines et d’ARN, au moment de l’épissage d’un ARN pré-messager. Crédit : Clément Charenton, IGBMC

 

Le prix Claude Paoletti : un prix pour soutenir les jeunes scientifiques

Créé en 1996 en mémoire de Claude Paoletti, ancien directeur du Département des sciences de la vie du CNRS, le prix éponyme vient récompenser les initiatives de jeunes scientifiques particulièrement prometteurs dans le domaine des sciences du vivant. Pérennisé par l’Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRS, ce prix d’un montant de 5000 € récompense chaque année une chercheuse et un chercheur auteurs de publications de haut niveau, de moins de 35 ans.

En 2022, les lauréats sont Laura Cantini, de l’Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure (IBENS), qui développe des méthodes d’analyses de données en génomique, et Clément Charenton, de l’Institut de génétique et biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), qui s’intéresse au fonctionnement et à la structure d’une machinerie cellulaire complexe : le spliceosome.