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Gergo Gogl, spécialisé dans l'interactome, obtient un poste de chercheur permanent à l'IGBMC

IGBMC |

En 2023, trois scientifiques de l'IGBMC ont obtenu un poste permanent de chercheur, nous avons décidé de présenter leurs recherches et nous commençons par Gergo Gogl. Rejoignant l'équipe Travé à l'IGBMC en 2019, Gergo Gogl étudie l'interactome protéine-protéine, l'ensemble des interactions physiques et fonctionnelles entre les protéines au sein d'une cellule. Ayant apporté de précieuses avancées dans la méthodologie d'étude de ces phénomènes, le jeune chercheur a pour ambition de cartographier un jour l'ensemble de l'interactome du corps humain.

Crédits : Théo Brisset, IGBMC

Gergo Gogl, passionné de recherche depuis l'âge de 16 ans

C'est à l'âge de 16 ans, en 2006, que Gergo Gogl a acquis sa première expérience en laboratoire, grâce à un programme destiné aux lycéens hongrois. En 2008, il rejoint la faculté de chimie de l'université Eötvös Lorand (ELTE), à Budapest. Parallèlement, il rejoint le laboratoire d'Attila Reményi, où il étudie la base structurelle des molécules de signalisation intracellulaire. Gergo Gogl a commencé sa thèse en 2014, dans le laboratoire de Laszlo Nyitray, où il a caractérisé les interactions permettant l'activation de la protéine kinase RSK1 et celles résultant de son inhibition. Pendant sa thèse, Gergo Gogl a également travaillé pendant une courte période dans le groupe de Susan S. Taylor à l'Université de Chicago San Diego.
En 2019, il rejoint l'IGBMC pour un post-doctorat dans l'équipe de Gilles Travé, dont l'objectif est de caractériser les interactomes de la protéine E6 du papillomavirus.


L'interactome, une question de proportion entre les protéines

Le terme interactome définit l'ensemble des interactions moléculaires entre différents composants biologiques. Les travaux de Gergo Gogl portent sur un type particulier d'interactome : l'interactome protéine-protéine. "Une meilleure compréhension de l'interactome met en lumière les règles qui sous-tendent les interactions nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Petit à petit, nos recherches construisent un modèle mathématique qui nous permettrait de prédire quelle proportion est bénéfique ou néfaste", explique Gergo Gogl.


Une vaste ambition : cartographier les interactions entre les 20 000 protéines du corps humain !

"Historiquement, l'étude de l'interactome a été réalisée soit qualitativement à grande échelle, soit quantitativement interaction par interaction", explique Gergo Gogl. "Ces dernières années, j'ai développé avec ma collègue et épouse, Boglarka Zambo, une méthode d'analyse quantitative peu coûteuse et facile à mettre en œuvre qui permet des études quantitatives à grande échelle". En collaboration avec l'équipe de Gilles Travé, le chercheur a élaboré une méthode appelée Native Holdup, qui mesure l'affinité d'une molécule avec une large batterie d'autres molécules d'extraits cellulaires en une seule expérience.
Testée dans plusieurs équipes de l'IGBMC, la méthode a fourni des informations précieuses grâce à une meilleure compréhension de l'interactome dans une variété de contextes pathologiques. "Mon ambition est de cartographier les interactomes entre les 20 000 protéines du corps humain", explique Gergo Gogl, "mais avant cela, je veux montrer que c'est possible. Mon projet consiste à apporter une preuve de concept et à cartographier l'interactome de la cellule humaine la plus simple, les plaquettes, qui ne contient que 2 000 protéines".
Centrant son projet Inserm sur les plaquettes, cellules sanguines sans noyau responsables de la coagulation, son objectif est d'établir un modèle mathématique révélant les mécanismes à l'origine des dysfonctionnements des plaquettes en prédisant l'évolution des quantités de complexes moléculaires en fonction de concentrations protéiques changeantes mais d'affinités inchangées.