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Cancer de la prostate : une nouvelle piste thérapeutique

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Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent et la 2e cause de mortalité par cancer dans les pays industrialisés. Au stade avancé, ce cancer est traité par hormonothérapie, un traitement qui vise à supprimer la production d’androgènes. Cependant le développement de résistances à ces traitements par les cellules tumorales limite son efficacité sur le long terme. Dans une étude publiée dans la revue Embo Molecular Medicine, l’équipe du Dr Metzger met en évidence l’implication du facteur de transcription d’hypoxie 1 alpha (Hif1a), permettant l’adaptation des cellules au manque d’oxygène, dans l’apparition de cette résistance. Les scientifiques montrent qu’inhiber ce facteur permet la régression des tumeurs et apportent ainsi une piste prometteuse pour le développement de nouveaux traitements.

Crédits : Julie Terzic, IGBMC

Pour les formes précoces du cancer de la prostate, la chirurgie ou la radiothérapie suffit à la guérison d’un grand nombre de patients. Cependant, pour les formes avancées, ces stratégies ne sont plus suffisantes et la thérapie de privation androgénique devient la pierre angulaire de la prise en charge. Cette thérapie permet de faire régresser les tumeurs pendant un temps, mais nombre d’entre elles finissent par développer une résistance. On parle de cancer de la prostate résistant à la castration.
A ce stade, les traitements disponibles sont peu efficaces et pourvoyeur d’effets indésirables altérant la qualité de vie des patients.
Dans cet article, les chercheurs mettent en évidence l’importance du facteur de transcription d’hypoxie 1 alpha (Hif1a) dans l’apparition de la résistance à la castration. Hif1a est une protéine permettant l’adaptation cellulaire à l’hypoxie, la rareté de l’oxygène. En s’appuyant sur des modèles de souris chez lesquelles Hif1a est inactivée dans les cellules tumorales de prostate, ils montrent que les tumeurs régressent après castration. De plus, ils démontrent que l’inhibition de ce facteur par un traitement pharmacologique permet la régression des tumeurs, même après que la résistance à la castration ait été établie. Ces résultats ont été confirmés dans des lignées cellulaires de cancers de la prostate humains.
Ces données pré-cliniques sont très prometteuses, et présentent l’intérêt d’un essai clinique combinant la thérapie de privation androgénique avec l’inhibition du facteur Hif1a afin d’améliorer le devenir des patients.

La mutation du gène PTEN dans les cellules épithéliales de la prostate induit la formation de tumeurs prostatiques résistantes à la privation androgénique. Par contre, la mutation conjointe de HIF1a ou l’inhibition pharmacologique de ce facteur permet une régression de ces tumeurs.

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